Rocher est située sur l’un des anciens chemins muletiers qui, depuis le Moyen-Âge et jusqu’au début du XIXe siècle, reliaient la vallée du Rhône à l’Auvergne. Celui-ci partait de Largentière et
montait au Puy par les cols de la Croix de Millet, de la Croix de Bauzon et de la Chavade. Les muletiers empruntaient d’antiques drailles, chemins de transhumances tracés par les animaux lors de
leurs migrations puis aménagés par les bergers. Leurs cortèges montaient le vin du Bas-Vivarais et le sel et redescendaient céréales et légumineuses des hauts plateaux. Tout au long du trajet,
les villages traversés abritaient des relais et auberges où les muletiers pouvaient s’arrêter.
En 1792, la commune de Rocher est fondée, se séparant ainsi de Joannas.
Aux XVIIIe et XIXe siècles, le château était la demeure des comtes de Gigord avant d’être vendu au début du XXe siècle. L’eau qui alimentait les vastes jardins et les fontaines était amenée sur
les lieux grâce à un aqueduc. C’est dans les années 1930 que le Département le rachète à la famille Gazel pour y créer un sanatorium. Le climat doux et sain de Rocher était propice au soin des
tuberculeux. La bâtisse est alors remaniée et complétée d’autres bâtiments. Le château abrite aujourd’hui l’EHPAD Les Cèdres au sein du centre hospitalier intercommunal Rocher- Largentière.
L’église a été construite en 1804, reprenant la chapelle Saint-Roch, ancien oratoire du château. On peut y voir un vitrail représentant Notre-Dame des sept douleurs et un retable du XVIIe siècle
classé à l’inventaire des monuments historiques.
La vierge du Ranc Courbier a été édifiée à l’initiative de Léopold de Gigord, capitaine adjudant major au Cinquième Régiment de Lanciers, avec l’aide des paroissiens. Elle reçoit une
bénédiction solennelle le 13 décembre 1863.